L’entorse du genou est l’une des blessures les plus fréquentes en traumatologie sportive. Elle représente environ 40% des traumatismes liés à la pratique sportive, et touche chaque année des milliers de sportifs amateurs comme professionnels. Les mouvements brusques et les rotations non maîtrisées du genou sont les principales causes de cette blessure, notamment lors de sports de pivots comme le football, le basketball, ou le ski. Mais qu’est-ce qu’une entorse du genou, et comment bien choisir une genouillère pour faciliter la guérison et éviter les récidives ? Suivez nos conseils pour un choix optimal.
Comprendre l’entorse du genou : types et stades de gravité
Une entorse survient lorsqu’un ou plusieurs ligaments du genou sont étirés ou déchirés à la suite d'un mouvement brutal. Le genou compte quatre ligaments principaux : le ligament croisé antérieur (LCA), le ligament croisé postérieur (LCP), le ligament collatéral médial (LCM) et le ligament collatéral latéral (LCL). Les entorses les plus courantes touchent le LCA, surtout chez les sportifs pratiquant des sports à pivot.
- Entorse bénigne (de stade 1) : elle correspond à un simple étirement des ligaments sans déchirure. Elle s’accompagne souvent de douleurs légères et d’un léger gonflement. Le repos et une genouillère de soutien souple suffisent généralement pour récupérer.
- Entorse modérée (de stade 2) : elle implique une déchirure partielle du ligament, avec un gonflement important et une douleur plus marquée. La stabilité du genou est altérée, ce qui nécessite le port d’une genouillère ligamentaire plus structurée pour reprendre les activités.
- Entorse grave (de stade 3) : dans ce cas, le ligament est totalement rompu, entraînant une instabilité marquée du genou. Cette situation nécessite souvent une intervention chirurgicale, suivie d’une immobilisation temporaire à l’aide d’une attelle, puis d’un port de genouillère lors de la rééducation.
Les données médicales montrent que près de 80% des entorses du LCA nécessitent une rééducation intensive pour retrouver une pleine fonction articulaire, et environ 50% des cas peuvent mener à une chirurgie si le genou reste instable.
Choisir la genouillère en fonction de la phase de rétablissement
Après une entorse, la rééducation s’articule en trois phases principales, chacune demandant un soutien spécifique pour le genou :
La phase aiguë de l’entorse (immobilisation et réduction de la douleur)
Dans les premières 48 à 72 heures après une entorse ou après une chirurgie du genou, l'objectif est de réduire la douleur et le gonflement. L’application de glace, le repos, et l’élévation de la jambe sont essentiels. Pour éviter toute aggravation, une attelle d'immobilisation du genou rigide doit être portée pour immobiliser l'articulation. Cette attelle limite les mouvements et permet aux ligaments de commencer à cicatriser.
En post-opératoire, il est parfois intéressant d’opter pour une attelle de genou articulée réglable comme la X-ROM qui permet d’accompagner de la phase d’immobilisation jusqu’à la phase de remobilisation progressive. Les attelles de cryothérapie sont aussi intéressantes pour réduire la douleur et les gonflement. La Support Everest Ice combine la cryothérapie avec l’immobilisation complète ou partielle.
La phase de rééducation (renforcement progressif)
Lorsque le gonflement diminue et que la douleur est contrôlée, il est important de commencer une rééducation encadrée par un kinésithérapeute. À ce stade, une genouillère ligamentaire semi-rigide est idéale. Elle offre une stabilisation du genou tout en permettant une mobilité progressive pour travailler sur la flexion et l’extension de l’articulation.
Cette est la plus critique pour le genou. selon la gravité de la lésion. En fonction de l’entorse, du profil patient et de l’activité pratiquée, on orientera vers des dispositifs plus ou moins sécurisant pour l'articulation allant d’une simple genouillère proprioceptive de compression pour les entorse bénignes de patient non sportif, jusqu’aux genouillères ligamentaires articulées rigides.
La phase de reprise sportive (prévenir la récidive)
Une fois que la mobilité et la force musculaire sont presque rétablies, le port d’une genouillère proprioceptive renforcée est recommandé pour la reprise d’activités sportives. Ce type de genouillère aide à stabiliser le genou et améliore la proprioception, réduisant le risque de nouvelle entorse. Cela est particulièrement important pour les sportifs dont le genou a déjà été affaibli par une blessure antérieure.
C’est la phase la plus souvent négligée par les patients, sportifs ou non, qui se remettent au sport après une blessure et une longue absence. En effet il est primordial de protéger une articulation fragilisée en phase de reprise, et meme conseillé pour toute la vie !
Adapter la genouillère à votre sport : pivots ou mouvements linéaires ?
Le choix de la genouillère dépend également de l’activité sportive pratiquée. Certaines étant plus contraignantes pour l’articulation, il faut adapter le niveau de protection selon les risques.
Les sports de pivots comme le football, le handball et le rugby sollicitent beaucoup les rotations du genou. Environ 50% des entorses du LCA se produisent lors de ces activités, souvent par un mouvement de torsion brusque. Une genouillère avec renforts latéraux ou des sangles de strapping est idéale pour ces sports, car elle limite les mouvements excessifs tout en offrant un bon maintien.
Attention, dans certains sports de pivots avec contact (rugby, football, basketball…), il est interdit d’utiliser des baleines rigides pour éviter de blesser l’adversaire pendant un choc. Il convient d’opter pour une orthèse avec baleinage souple et/ou des sangles de renfort type strapping.
Les sports linéaires comme la course à pied, le cyclisme ou la marche sollicitent davantage les muscles et les articulations de manière répétitive mais linéaire. Une genouillère souple est suffisante pour apporter un soutien tout en laissant une grande liberté de mouvement.
Les sports extrêmes comme le ski freestyle, les sports de glisse et d’autres sports à risque nécessitent une genouillère articulée renforcée avec une structure rigide pour une protection maximale. Ces genouillères, souvent dotées d'armatures, offrent une stabilisation mécanique tout en permettant une flexion naturelle.
Adapter la genouillère à votre condition physique : confiant ou pas ?
Selon votre niveau de préparation et volume d'entraînement annuel, vos muscles et votre organisme en général ne répondent pas de la même manière.
Plus vous serez en forme physiquement, vous pratiquez régulierement, vous travaillez votre renforcement musculaire (surtout au niveau des membres inférieurs), votre cardio et votre souplesse, moins vous aurez besoin de soutien par une orthèse. En effet votre corps est capable de s'adapter et d’encaisser les mouvements à risque pour votre genou. A l'inverse, plus vous vous sentirez faible physiquement, fatigué, avec de l’embonpoint ou dans une condition physique qui freine votre pratique d’activité de manière régulière, plus aurez besoin d’une orthèse qui protège votre articulation fragilisée.
Pourquoi consulter un professionnel avant de choisir sa genouillère ?
Face à une entorse, l'avis d'un médecin ou d'un kinésithérapeute est essentiel pour déterminer la gravité de la blessure et les besoins en matière de soutien. Des examens complémentaires comme l'IRM permettent de vérifier l'intégrité des ligaments et de guider le choix de la genouillère. Selon une étude de la Fédération Française d'Orthopédie, une mauvaise prise en charge des entorses du genou peut multiplier par 3 le risque de récidive ou entraîner des complications comme une instabilité chronique ou de l'arthrose précoce.
Comment choisir la taille d’une genouillère ?
Le confort est essentiel pour garantir l’efficacité de la genouillère. Pour choisir la taille adaptée, il faut se référer au tableau de taillage du fabricant. Dans la plupart des cas, il faut mesurer la circonférence de votre genou légèrement fléchi à environ 30 degrés, au niveau de la rotule. Parfois, jusqu’à 3 points de mesures sont nécessaires : tour de cuisse (15 cm au-dessus du genou) ; tour de genou et tour mollet. Assurez-vous qu'elles ne serrent pas trop afin de ne pas entraver la circulation sanguine.
Les genouillères sont en général ambidextres, mais cela dépend des modèles.
Protéger son genou pour une guérison optimale
Choisir la bonne genouillère après une entorse, c’est mettre toutes les chances de son côté pour une récupération rapide et une reprise sportive sans risque. En adaptant le modèle à votre type d'entorse, à votre phase de rétablissement et à votre activité sportive, vous pourrez stabiliser votre articulation et éviter les récidives. Rappelez-vous que la genouillère est une aide temporaire : pour retrouver toute votre mobilité, des séances de rééducation et un travail de renforcement musculaire sont indispensables. Consultez les professionnels de la santé pour bénéficier d’un accompagnement sur-mesure et retrouver le plaisir de bouger sans douleur !
Faire des séances de kiné en rééducation
Une bonne rééducation est indispensable pour une bonne récupération. Cette étape doit être faite avec sérieux et bien anticipée avec un kinésithérapeuthe en phase de reprise, après l’entorse et/ou après chirurgie.
Un professionnel de santé vous fera faire des exercices adaptés à vos besoins, votre degré d'entorse, votre morphologie et votre condition physique. Une remobilisation accompagnée par un kiné est bien souvent le chemin vers une guérison complète, avec risque diminué de récidive.
Le kiné vous donnera des exercices que vous pourrez ensuite reproduire chez vous, et adapter selon vos besoins tout au long de votre récupération, voire toute votre vie.
Faire du renforcement musculaire
La base de la bonne santé : le sport. D’abord pour entretenir la machine cardiovasculaire, mais aussi pour conserver un minimum de masse musculaire, de tonicité et de réactivité musculo-squelettique. Des exercices de renforcement musculaire tout simple, pratiqués 1 à 2 fois par semaine, permettent de conserver un corps en forme capable d’absorber les contraintes mécaniques sans se blesser : pratiquez des fentes, des squats, des pointes de pieds, des abdominaux et du gainage.
En effet, des quadriceps, ischio jambiers et mollets bien toniques aident à garder de bons appuis et accompagnent le genou à revenir dans son axe lorsqu’il dévie.
Faire des exercices de souplesse
Un autre fondement de la bonne santé physique : la souplesse. Des jambes toutes raides auront du mal à tolérer des torsions inhabituelles sans se casser. Garder un minimum de souplesse dans les jambes permet de donner un peu de jeu aux articulations, notamment le genou, l’articulation multiaxiale la plus complexe du corps humain !
Pratiquez des séances de stretching, de yoga ou pilates, en favorisant les exercices qui font travailler les jambes et plus précisément les genoux.
Sources :
Fédération Française d'Orthopédie (FFO) et Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOFCOT)
HAS (Haute Autorité de Santé)